Documents de travail par nos étudiants

Les documents de travail présentés ici représentent le fruit des recherches menées par nos étudiants, avec le soutien du RESTEP. Chacun approche la politique européenne de façon novatrice, et démontre par la même occasion tout le potentiel que possède ce champ de recherche.

Nous publierons dix documents de travail au cours des mois de janvier et février 2021, un pour chaque université membre du Réseau.

Agonistic Democracy and the Hard Eurosceptics: Towards a European Democracy?

Par James Dunne (Central European University)

James Dunne s’intéresse aux enjeux liés à la démocratie européenne, les arguments soulevés à l’encontre de son système ainsi que les implications amenées par la présence de partis eurosceptiques au niveau supranational.

Dans cet article, James Dunne explore plus particulièrement la façon dont les partis eurosceptiques peuvent changer la relatione entre l’Union européenne et ses citoyens. À cet effet, il s’intéresse au concept de démocratie dans sa dimension contestaire, dans la mesure où elle doit permettre un débat public. À travers ses observations, il avance comme argument que la montée de sentiments critiques à l’endroit de l’UE ne constitue non pas une menace envers son existence, mais au contraire permet de réduire son déficit démocratique en accroissant sa visibilité auprès du public.

Téléchargement disponible ici (document en anglais).

Tweeting about Brussels? European governance in the communications of national parties and leaders

Par Alban Versailles (Institut de sciences politiques Louvain-Europe)

Alban Versailles étudie les communications des partis politiques ainsi que les attitudes des citoyens à propos de l’intégration européenne. Ses recherches s’intéressent aux processus de politisation de l’Europe et à leurs implications.

Dans ce working paper, il analyse si les partis politiques nationaux communiquent publiquement à propos de l’Europe aux moments clés des processus de décisions européens. En utilisant une base de donnée originale de près de 2 millions de messages publiés sur Twitter entre 2009 et 2019, il montre que les partis parlent en effet plus d’Europe pendant les élections européennes, le referendum au Royaume-Uni, les sommets européens, les discours du président de la Commission, et les séances plénières du Parlement européen.

Téléchargement disponible ici (document en anglais).

Radical Right Ideologies and Foreign Policy Preference: Attitudes towards Russia, China, and the USA in EU Member States

Par Andrey Davydov (Université de McGill)

Les recherches de Andrey Davydov portent sur l’étude comparative du nationalisme ethnique, de l’identité blanche et de la droite radicale, en particulier de ses points de tension avec le centre-droit en Europe de l’Est, en Europe occidentale et en Amérique du Nord.

Dans le cadre de cet article, Andrey s’intéresse plus particulièrement aux attitudes exprimées par les partisans européens d’extrême-droite envers certaines puissances étrangères. À travers sa recherche, il découvre des similarités et divergences entre les répondants en fonction de leur pays d’origine: si tous semblent voir la Russie de façon positive, les avis diffèrent et changent à travers le temps en ce qui concerne la Chine et les États-Unis. Par ce fait, Andrey vient corriger la littérature sur le sujet, qui explique les enjeux économiques auraient remplacés ceux idéologiques sur la scène internationale.

Téléchargement disponible ici (document en anglais).

Le contrôle parlementaire des affaires européennes : quelle influence sur les attitudes ?

Par Antoine Mounier (Université de Montréal)

Antoine Mounier est un étudiant à la maîtrise en science politique de l’Université de Montréal. Ses travaux portent sur la place des parlements nationaux dans le système décisionnel de l’Union européenne et leur rôle potentiel dans la résolution du déficit démocratique.

Antoine étudie le contrôle des parlements nationaux sur les affaires européennes, et leur impact sur les attitudes à l’égard de l’UE. À l’aide de modèles de régression, il quantifie la confiance des citoyens, et son évolution en tandem avec le contrôle exercé par les gouvernements locaux. Par sa recherche, Antoine décèle ainsi la place que l’UE occupe dans l’opinion publique à mesure qu’elle se politise, et que les enjeux de légitimité démocratique se développent autour d’elle.

Téléchargement disponible ici.

French governance of European local development policies: an analysis of regionalization

Par Jérémie Reynaud (Sciences Po Bordeau/Centre Émile Durkheim)

Dans le cadre de son doctorat, Jérémie Reynaud oriente ses travaux vers l’analyse des transformations de l’action publique locale européenne, l’interrogation des mécanismes d’usage de l’Europe et l’examen des conflits politiques des institutions locales sur les enjeux européens.

Avec ce document de travail, Jérémie se penche sur le cas français en la matière. Grâce à une observation participative menée en tant que fonctionnaire territorial, il cherche à identifier la façon dont les gouvernements locaux de France se sont approprié les Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) depuis leur régionalisation il y a 7 ans. Par la même occasion, il identifie des conflits entre les divers niveaux de gouvernements qui en résultent.

Téléchargement disponible ici (document en anglais).

L’opposition wallonne au CETA : une politisation à risque pour l’Union ?

Par Manon Damestoy (Université Saint-Louis Bruxelles/Université de Nantes)

Les recherches de Manon Damestoy se déroulent au croisement entre l’analyse des politiques publiques et de la théorie politique. Elle s’intéresse tout particulièrement à la démocratie européenne et les négociations des accords de libre-échange dits, de « nouvelle génération » particulièrement l’AECG (ou CETA) et le TTIP.

Ici, Manon se penche sur la controverse autour du CETA, un accord de libre-change entre le Canada et l’Union européenne qui fait l’objet de vives critiques par plusieurs acteurs au moment de son adoption. Par une analyse de contenu sur les discours ainsi que les prises de positions adoptées par les institutions européennes, elle identifie les conséquences de cet enjeu sur la politisation de l’Europe, ainsi que les questions de légitimité qu’elle soulève à son égard.

Téléchargement disponible ici.

Emotional Politicisation of the European Union: Towards a New Framework of Analysis

Par Nicolai Gellwitzki et Anne-Marie Houde (University of Warwick)

Nicolai Gellwitzki et Anne-Marie Houde étudient la place des émotions dans les relations internationales, un sujet souvent négligé dans la littérature scientifique. Les auteurs s’intéressent particulièrement au rôle des émotions dans la politisation des enjeux européens en temps de crise.

Dans ce document de travail, Nicolai et Anne-Marie mettent en œuvre une étude de cas sur la réponse du gouvernement allemand face à la crise migratoire de 2015. À travers une analyse de discours, ils découvrent plusieurs rhétoriques émotionnelles ainsi que des appels à une identité européenne commune dans les discours de politiciens à mesure que cet enjeu spécifique se politise. Nicolai et Anne-Marie en concluent que les émotions jouent un rôle fondamental dans notre compréhension des enjeux européens, et ce surtout en temps de crise à mesure qu’ils deviennent saillants et controversés.

Téléchargement disponible ici (document en anglais).

Attribution of Responsibility for Economic Policy Issues in the Mainstream Media, Before (2002–2009) and After (2011–2016) the Great Recession

Par Susana Rogeiro Nina (Université de Lisbonne)

Susana Rogeiro Nina étudie la couverture médiatique des journaux nationaux sur l’actualité économique. Elle cherche plus précisément à identifier quels acteurs les médias tendent à assigner la responsabilité en temps de crise économique. Son travail comporte des ramifications importantes dans la mesure où la presse joue un rôle majeur dans la façon dont l’opinion publique se forme et juge la performance des institutions politiques.

Susana mène une vaste étude de contenu qui couvre 600 articles de presse publiés par six journaux répartis dans trois pays européens : l’Italie, le Portugal et l’Espagne. À travers son analyse, elle identifie les différentes façons, parfois divergentes et d’autres fois convergentes, dont les médias respectifs de ces États couvrent l’actualité économique avant et après la crise financière mondiale de 2008.

Téléchargement disponible ici (document en anglais)

Extending the Kin-state Policies via the European Parliament

Par Mate Subašić (University of Liverpool)

Dans le cadre de ses recherches, Mate Subašić s’intéresse aux enjeux liés à l’ethnicité et l’identité nationale, notamment en ce qui concerne les communautés transnationales. Son regard se porte tout particulièrement sur les États situés en Europe de l’Est et du Sud-Est, et la façon dont leurs politiques en la matière se manifestent au sein du Parlement européen.

Dans le cadre de ce document de travail, Mate s’intéresse au cas de la Croatie ainsi que de ses politiques d’État-parent qui visent la communauté croate située en Bosnie-Herzégovine, alors que celle-ci tente de joindre l’Union européenne. En étudiant des documents officiels, des entrevues avec des fonctionnaires ainsi que le travail de membres du Parlement européen, il crée un historique en trois étapes de la campagne menée par la Croatie afin d’influencer les politiques européennes en matière de droits pour les minorités ethniques. Par son analyse, Mate démontre que le cadre juridique européen ne prend pas en compte le concept d’État-parent, ce qui permet à la Croatie d’étendre ses politiques en la matière.

Téléchargement disponible ici (document en anglais)

Les vecteurs ‘invisibles’ de l’européanisation : le cas des usages techniques de l’Union européenne dans les politiques d’e-santé en France, en Autriche et en Irlande

Par Chloé Bérut (Laboratoire Printemps, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines )

Chloé Bérut étudie l’influence de l’Union européenne sur les politiques de santé nationales, et plus particulièrement sur les politiques de santé électronique (« e-santé »). Sa recherche aborde notamment des thèmes liés à l’intégration européenne ainsi que l’influence du « soft law » sur les États membres.

Chloé démontre dans ce document de travail comment l’emploi de standards européens par les experts dans l’élaboration de politiques nationales en matière d’e-santé contribue à l’intégration de leurs pays respectifs. Son analyse se penche plus particulièrement sur les pratiques en France, en Irlande et en Autriche, trois membres de l’Union européenne qui divergent dans les ressources à leur disposition et l’intérêt des acteurs. La démarche de Chloé dévoile un mécanisme important d’intégration européenne ; si elle semble se limiter à un domaine technique très spécifique, il reste qu’elle affecte de façon fondamentale la conception de politiques nationales chez les pays en question.

Téléchargement disponible ici.